Un peu partout dans l'Ardèche, les curés de paroisses et leurs vicaires se rendirent "en la maison commune" afin de demander au maire à rétracter leur serment. L'attitude des munipalités fut variable, mais le plus souvent, on tenta de persuader les prêtres de n'en rien faire, le risque encouru étant certain, tant pour le prêtre que pour la municipalité. En effet, certaines municipalités, pour éviter les ennuis, avaient omis de déclarer les restrictions mises par certains prêtres à leur serment. Ces fausses déclarations engageaient la responsabilité du maire. Comme l'avaient été les serments, les rétractations furent donc souvent discrètes. Pourtant, il fallait rassurer les catholiques pratiquants, troublés, eux aussi, par l'attitude intransigeante du Pape. C'est donc souvent dans les églises plutôt qu'à la mairie qu'eurent lieu les rétractations.
Notre ami Georges LHOPITAL, qui a dépouillé les registres de Villeneuve de Berg, a relevé l'acte de rétractation d'un vicaire du lieu, J.L. Delent, faite "publiquement à la messe du prône". Son collègue Maigron, dernier prêtre à signer un acte à Villeneuve, ne le suivra pas. Il deviendra vicaire constitutionnel à Annonay et sera relevé de ses fonctions sacerdotales après le Concordat.
Michel GUIGAL |